Résolument engagée pour une société plus vertueuse et résiliente, Relais d’Entreprises est une société spécialisée dans les études de dimensionnement et de faisabilité de tiers-lieux. Son réseau est le premier réseau national d’espaces de télétravail en milieu rural et périurbain.
Les activités de conseils ne sont pas épargnées par la logique économique traditionnelle. En effet, dans un modèle économique traditionnel, Relais d’Entreprises a tout intérêt à multiplier le nombre de ses études et le nombre de ses affiliés, car plus les projets de tiers lieux fleurissent, plus Relais d’Entreprises est susceptible de réaliser du chiffre d’affaires. Cette posture génère de nombreux inconvénients : réduction des coûts (concurrence oblige), culture de la quantité, standardisation des offres etc…
Pour sortir de cette situation, Relais d’Entreprises a mobilisé plusieurs leviers de l’EFC (L’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération), afin de travailler sur le développement d’un service de rééquilibrage des territoires et d’amélioration de la qualité de vie des résidents, et notamment des actifs.
Relais d’Entreprises a repris le schéma de l’EFC pour imaginer sa propre solution en matière d’EFC. Les résultats de cette réflexion ont donné le schéma ci-dessous :
Nous avons également effectué un travail réflexif pour construire et identifier les leviers de l’entreprise en matière d’EFC, tout en essayant de développer une vision propre et singulière des piliers de l’EFC.
La coopération
Relais d’Entreprises considère la coopération comme un élément structurant de l’ensemble de ses activités. En effet, Relais d’Entreprises s’efforce de promouvoir la co-construction dans les différents projets de tiers lieux, ainsi que les logiques de maillage territorial en matière de tiers lieux (création de réseau, implication de l’ensemble des collectivités d’un territoire). Par ailleurs, nous incitons les collectivités à adopter une démarche « bottom-up » en favorisant les partenariats publics/privés tout en impliquant la plus grande diversité d’acteurs (collectivités, entreprises, consulaires, autoentrepreneurs, associations, citoyens…) et d’activités (coworking, ESS, numérique, formation, culture…). Cette volonté de coopération se traduit aussi par divers partenariats :
- EDF: Cf Externalités
- Ministère de la Transition Ecologique : Cf Externalités
- Eco-Mobilier: Relais d’Entreprises a été missionnée pour accompagner Eco-Mobilier dans la recherche de tiers lieux pouvant devenir des points de collecte dans le cadre de la mise en œuvre de la loi AGEC[3], qui prévoit la reprise obligatoire en magasins ou à proximité des produits sous filière REP (notamment pour le mobilier, les éléments de bricolage, les éléments de jardin et les jouets). L’objectif étant d’organiser un maillage sur l’ensemble du territoire pour proposer des points de collecte de proximité aux particuliers et aux entreprises.
Territoire et dynamique territoriale
Relais d’Entreprises considère le territoire comme un système de relations complexes entre différents acteurs s’affranchissant des frontières administratives classiques. Le développement territorial passe donc nécessairement par le développement des relations entre ces acteurs, et donc des processus de coopération. La littérature scientifique (Colletis, Pecqueur) nous enseigne que ce développement est possible par la conjonction de différentes proximités : la proximité géographique/spatiale (distance physique entre deux acteurs) ; la proximité économique (aussi appelée proximité en termes de complémentarité des actifs), qui renvoie l’idée que les acteurs doivent avoir des intérêts communs ou des complémentarités pour coopérer ; et la proximité institutionnelle, qui renvoie au fait que les acteurs doivent partager des valeurs/une culture commune, et doivent avoir confiance. Ainsi, Relais d’Entreprises considère que la territorialisation des acteurs et des activités n’est réellement faisable qu’avec la réunion de ces trois proximités. Si on retire une de ces proximités, la logique bascule alors dans une simple stratégie de localisation, et parviendra difficilement à s’inscrire dans le temps. Remarque : C’est bien dans cette idéologie que sont menées l’ensemble des études et des projets de tiers lieux de Relais d’Entreprises pour le compte des collectivités territoriales.
Modèle économique
Dans un souci de sortir de la logique « traditionnelle » héritée du modèle industriel classique, Relais d’Entreprises est en cours de réflexion autour de la transformation de son modèle économique au sens large. En effet, l’entreprise travaille à la constitution d’une véritable offre EFC à destination des collectivités territoriales qui permettra de basculer d’une logique quantitative à une logique qualitative via la recherche d’une performance d’usage (amélioration de la qualité de vie des actifs d’un territoire) et d’une meilleure répartition de la valeur générée.
Performance d’usage
Dans une économie classique, Relais d’Entreprises est une société qui vend des études de faisabilité et de dimensionnement de tiers lieux, et qui vend une affiliation au réseau Relais d’Entreprises aux tiers lieux existants et compatibles. La rémunération de la société passe donc par une logique de volume (CA dépendant du nombre d’études réalisé et du nombre d’affilié rejoignant le réseau). Au final, cette logique procure un service limité pour le consommateur, et incite à la construction de modes de production et de consommation standardisés. Souhaitant s’affranchir de cette logique, l’entreprise évolue vers une offre de services visant le rééquilibrage des territoires et l’amélioration de la qualité de vie des résidents sur le long terme. Ce changement implique de privilégier la qualité à la quantité, et donc de s’adapter aux besoins du client. Côté réseau, sa rentabilité ne serait plus dépendante du nombre d’affiliés, mais du partage de la valorisation des externalités positives des télétravailleurs. Cette logique procurerait un haut niveau de services pour le client, et des impacts territoriaux beaucoup plus significatifs.
Externalités
Chez Relais d’Entreprises, nous valorisons la non-mobilité des télétravailleurs salariés qui travaillent dans les tiers lieux Relais d’Entreprises à travers le partenariat avec EDF dans le cadre des CEE, et à travers le Label Bas Carbone délivré par le Ministère de la Transition Ecologique.
Ressources immatérielles
En tant que bureau d’études et enseigne nationale, Relais d’Entreprises devrait vendre le plus d’études de tiers lieux afin de rentabiliser au maximum son modèle économique. Néanmoins, la plus-value de Relais d’Entreprises ne réside pas dans son unique capacité de conseil sur la faisabilité ou l’implantation de projets de tiers lieux. Relais d’Entreprises possède également de nombreuses autres ressources immatérielles à mobiliser : valorisation des externalités positives des télétravailleurs en tiers lieux, mise en réseau d’acteurs divers, intelligence collective, capacité d’adaptation, réseau des affiliés, engagement écologique etc…
Quels changements pour Relais d’Entreprises ?
- Passage de la vente d’études à la vente d’une solution et ainsi rapprocher l’emploi et l’habitat pour améliorer la qualité de vie des actifs ;
- Développement poussé des logiques de coopérations (partenariats et collaborations : EDF, Etat, Eco-Mobilier) et de co-construction (ateliers participatifs, logique de maillage territorial, diversité des acteurs, favorisation des partenariats publics/privés) dans la réalisation des projets. En outre, Relais d’Entreprises s’engage de plus en plus dans l’ « écosystème EFC » de son territoire (processus d’adhésion à l’association Terres d’EFC Occitanie) ;
- Adaptation aux besoins du client : co-réflexion autour des besoins du client, co-construction de l’offre, proposition d’offres « tiroirs », hybridation des lieux et des usages etc… ;
- Nouvelle création de valeur via la valorisation des externalités.
Quels conséquences pour Relais d’Entreprises ?
Amélioration du niveau de services pour les bénéficiaires
Projets de tiers-lieux à plus forts impacts territoriaux
Perspectives d’augmentation du chiffre d’affaires via la valorisation des externalités positives des télétravailleurs
Montée en compétences sur les modèles économiques alternatifs et les dynamiques coopératives
Dans le prochain et dernier article de cette série sur l’EFC, nous dresserons un panorama des différents acteurs de l’ « écosystème EFC ».
[1] Agence de la Transition Ecologique
[2] Entretien de Christian du Tertre (Professeur d’université, président de l’IEEFC et directeur du laboratoire de recherche ATEMIS) par Isabelle Laudier (Caisse des dépôts) : « L’économie de la fonctionnalité et de la coopération : vers un nouveau modèle économique ? », 17 décembre 2020
[3] Loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire